La caméra a-t-elle un sexe?

Débat à la Cinémathèque Québécoise, lundi 2 mars à 19 heures.

La rencontre — organisée conjointement par le comité femmes de l’UDA et Réalisatrices Équitables — sera animée par Geneviève Rioux.

Avec Micheline Lanctôt, Paule Baillargeon, Guylaine Dionne, Raymond Bouchard, Jean Pierre Lefebvre et plusieurs autres des deux côtés de la caméra.

Devant la caméra : en faisant une moyenne sur trois ans et pour l’ensemble des productions cinématographiques, les femmes représentent 43,92% de la distribution pour toucher 35,06% des revenus.

Derrière la caméra : en vingt ans, la part de l’enveloppe gouvernementale allouée aux longs métrages réalisés par des femmes, loin d’avoir augmenté, a même diminué pour se situer sous la barre des 15%.

Lors de la récente ronde de décisions de la SODEC (fiction):
réalisateurs 9 / réalisatrices 0

Lors de la récente ronde de décisions de Téléfilm Canada (fiction):
réalisateurs 7 / réalisatrices 0

Pourquoi y a-t-il si peu de réalisatrices de fiction ? Les femmes sont-elles moins attirées par la fiction que leurs confrères ? Le cinéma au féminin est-il victime de préjugés ?

Via Réalisatrices équitables

Ajout le 3 mars 2009: Dans les chiffres récents concernant le financement de la Sodec, il faut aussi considérer que sur les 39 scénarios soumis, seulement 3 avaient une réalisatrice attachée au projet. (Je n’ai pas les chiffres pour Téléfilm Canada.)

Pourquoi y-a-t-il moins de réalisatrices qui soumettent des projets? Bonne question dont la réponse est sûrement plus complexe qu’elle n’en a l’air.

By Martine

Screenwriter / scénariste-conceptrice

4 comments

  1. Il me semble évident que la SODEC et Téléfilm Canada sont encore soumis à des critères misogynes de sélection et surtout, composés uniquement de vieux boucs….

  2. J’aurais bien aimé être là.
    Et surtout, j’aimerais connaître ton point de vue sur le sujet! Vraiment.
    @garamond: perso, je les appelle les mononcles…

  3. @Garamond: On pourrait être tenté de sauter rapidement aux conclusions, mais la réponse est plus complexe. Et en passant, il y a beaucoup de femmes à la Sodec et à Téléfilm.

    Il faut prendre en considération qu’au dernier tour de financement à la Sodec par exemple, 39 projets ont été soumis dont 3 seulement par des réalisatrices. Est-ce que les producteurs ne pensent pas à elles quand vient le temps de réaliser? Il y a pourtant beaucoup de femmes productrices.

    Certaines personnes au panel d’hier soir ont émis l’hypothèse que les distributeurs, en majeure partie des hommes, ont dorénavant pris la place centrale dans le processus de décision et que les projets « masculins » leur plaisent davantage car ils leur semblent plus commerciaux.

    C’est peut-être vrai en partie, mais ça ne peut pas tout expliquer. J’ai moi-même travaillé sur des projets dits « commerciaux » avec des réalisateurs masculins et ces projets ont aussi été refusés à plusieurs reprises. Les scénaristes (ceux qui ne réalisent pas) ont rarement une vue d’ensemble sur le monde de la production, alors je suis mal placée pour juger. En fait, bien des gens à la rencontre d’hier soir émettaient des hypothèses très difficilement vérifiables, souvent basées sur de simples impressions laissées par les gros succès « masculins » au box office québécois.

    Nathaly D: Je pense à écrire un billet sur cette rencontre, mais résumer le tout n’est pas évident et va me demander du boulot!

    Je ne crois pas cependant qu’établir des quotas à rencontrer pour le financement soit la solution idéale pour rééquilibrer la situation.

  4. Salut Martine,

    Le problème est vraiment complexe, et c’est est un de société. Les femmes ne choisissent que rarement la précarité qui vient avec la réalisation en fiction.

    Par ailleurs, je voulais préciser que le Panel à la cinémathèque n’était pas organisé par les Réalisatrices équitables mais par les Rendez-vous du cinéma québécois, et pour une raison mystérieuse les RÉ n’ont pas été invitées à être sur le panel. Mais nous étions nombreuses dans la salle…

Comments are closed.