Très sympathique, l’enregistrement de l’émission de radio Citoyen numérique, animée par le généreux Michel Dumais à CIBL. Pour sa deuxième émission, Michel avait décidé de ne réunir que des femmes (dont plusieurs blogueuses) autour de la table, comme en témoigne cette photo prise avec mon cellu pendant l’enregistrement. Si vous nous avez écoutées, vous avez pu constater que nous déconnons beaucoup par écrit mais que nous sommes plutôt sérieuses quand on nous plante un micro devant la bouche. Paraît qu’on a planté quelques journalistes traditionnels, en plus. C’est qu’on en avait, des choses à dire… surtout quand le micro était fermé! Déjà , en attente de notre tour dans le studio, la conversation avait démarré en grand dans le couloir, et elle s’est poursuivie bien après l’enregistrement de l’émission.
Je suis très à l’aise dans des milieux dits « d’hommes » et je n’ai habituellement pas trop d’hésitation à y faire ma place, ou du moins, à tenter de la prendre. J’ai assisté à de nombreux colloques et tradeshows reliés aux technologies où il n’y avait presque pas de femmes, et je m’y suis sentie tout de même à l’aise. Les geeks sont des hommes charmants, je l’ai toujours soutenu, et ils sont loin d’être les plus sexistes. Malgré cela, je dois avouer qu’il y a quelque chose de stimulant à se retrouver ainsi entre filles, à parler de sujets qui sont habituellement associés aux conversations masculines.
Il y a quelques années, j’ai assisté à la première conférence BlogHer qui a lieu aux États-Unis. La conférence est ouverte aux hommes mais les tables-rondes sont animées par des femmes et je crois que les panels sont entièrement composés de membres du sexe féminin. C’était très excitant de suivre la conférence, même à distance, et je n’ai pu m’empêcher à l’époque d’imaginer organiser pareil évènement au Québec.
Comme certains collègues masculins le font souvent remarquer, rien n’empêche les femmes de faire une présentation dans le cadre d’une des nombreuses rencontres autour des technologies qui ont lieu à Montréal, comme Barcamp, par exemple. Rien ne les empêche, en effet. Mais en réalité, les femmes sont souvent absentes de ce genre d’évènement, qu’ils aient lieu à Montréal ou ailleurs. Parfois elles ont le sentiment qu’elles n’y connaitront personne, que les sujets abordés ne leur seront pas familiers, ou qu’elles n’auront rien de particulier à apporter aux échanges. Et, soyons honnêtes, parfois elles ont simplement l’impression qu’elles ont mieux (ou trop) à faire.
Faudrait-il donc organiser une rencontre de ce genre qui soit réservée, ou du moins centrée, sur les femmes, pour qu’elles se présentent en plus grand nombre? Ma crainte, et celle de d’autres personnes avec qui j’ai discuté de l’idée, serait de cantonner encore davantage les femmes intéressées aux technologies dans des sujets à angle « féminin », ce que nous voulons toutes éviter.
N’empêche… Je regarde cet enthousiasme que nous avions aujourd’hui à nous retrouver « entre nous » (et avec Michel, bien sûr), et je me dis que peut-être un genre de Barcamp/Yulblog/BlogHer féminin au Québec servirait à briser la glace? Si les femmes ont l’impression d’établir un réseau entre elles, peut-être auront-elles ensuite envie de retrouver ce réseau dans d’autres évènements comme Barcamp ou Constellation W3C?
Qui sait? Peut-être que ça ne marcherait pas. Ou peut-être qu’on finirait toutes par prendre une grosse brosse et qu’on se retrouverait au 281. Si vous avez une opinion sur le sujet, n’hésitez pas. (Non, pas une opinion sur le 281. Une opinion sur une rencontre au féminin.) Mon idée n’est pas encore faite. C’est le temps de me convaincre, d’un bord ou de l’autre.
Si on faisait une rencontre exclusivement d’hommes, on se ferait étiqueter de sexiste. Comme dans le temps où les tavernes étaient réservées aux hommes.
C’est comme les centres de conditionnement physique Curves… je suis pas certain que c’est pas discriminatoire moi :)
Oh, allez Brem. Je te fais confiance. Tu peux pousser la réflexion un peu plus loin que le classique: « si les gars faisaient ça… » Le fait est que des regroupements d’hommes dans ce domaine sont la normalité. On parle ici de gestes pro-actifs pour corriger ça. Des suggestions constructives?
Ya déjà des centres de « conditionnement physique » réservés aux hommes. En général ça s’appelle des « board rooms » et il y en a dans toutes les grandes entreprises. ;-)
Et l’idée n’est pas d’interdire la présence des hommes mais d’encourager les présentations faites par des femmes. Nuance, mon cher, nuance.
En tout cas Martine, peut-être que vous pourriez regarder du côté des HTMelle ou de StudioXX comme lieu de rencontre… en tout cas, vous êtes bienvenues toutes au prochain barcamp, c’est ouvert à tous et ça pourrait être intéressant de poursuivre une table ronde de « femmes et technologie ou femmes et média »… ou d’autres idées.
En tout cas, Yannou à bien aimé vous rencontrer toutes cet après-midi, et effectivement ce n’était pas assez long. On vous invitera dans notre appart/bureau de production numérique autour d’un verre de vin (ou deux) et on enregistrera la suite, un de ces quatres! ;-)
Le premier BarCamp Montréal a été tenu avec une seule salle, beaucoup de BarCamps se tiennent à des endroits ou ils peuvent utiliser plusieurs salles, à ma connaissance la SAT (prochain lieu ou on tiens ça) nous permettrais la même chose. Peut-être prévoir une « track » féminine mais au sein du BarCamp ordinaire?
Sylvain: Merci de l’invitation! Ça serait bien agréable. Pour ce qui est de HTMelle et StudioXX, je suis encore étonnée du fait que je suis à Montréal depuis 8 ans mais je n’ai encore jamais rencontré les organisatrices ou les participantes de ces projets! Mea culpa.
Patrick: Ça pourrait être une bonne manière de fonctionner. L’idée est à développer. Ça serait fou dans le fond de multiplier les efforts d’organisation quand Barcamp est déjà là pour ça.
Martine: les femmes n’ont qu’à prendre la place qui leur revient dans les événements. Je n’ai jamais trouvé très logique la « discrimination positive ». Ça m’écorche les oreilles ces deux termes là ensemble.
Pourquoi les femmes se sentent-elles insécures si elles ne sont pas entre elles? Et pourtant, elles se jalousent toutes les unes les autres ;)
Enfin… Ça m’agace, mais sans plus. Le monde est libre après tout.
Brem, Brem, Brem. N’importe quoi. Serais-tu expert de la provocation ou bien est-ce que tu crois fermement ce que tu racontes? Qui a dit que les femmes se sentent insécures si elles ne sont pas entre elles? Et où est-ce que tu as pris cette idée qu’elles se jalousent entre elles? Les hommes ne se jalousent jamais? Tiens, je rajoute un clin d’oeil pour la forme. ;-)
Le monde est libre. T’as raison. Libre de sortir des sentiers battus, même quand vient le temps de penser et de s’exprimer.
Non, les hommes ne se jalousent pas ;)
On s’haït, on se tolère, mais on ne se jalouse pas.
Ouais, j’avoue que j’aime bien provoquer… des sourires :)
J’ai pris cette idée que les femmes se sentent insécures du fait que les rencontres telles blogher existent, sinon, pourquoi?! Pourquoi n’utilisent-elles pas les voix « normales » pour se faire entendre? Est-ce que les gars sont à ce point intimidants?
Tiens… justement, aujourd’hui sur bLaugh il y a une p’tit cartoon ben d’adon.
Oh… et ma femme vient juste de m’envoyer ça…
héhéhé
Autres endroits, autres moeurs…
J’adore parler informellement du phénomène du blogue québécois, l’analyser et théoriser à son sujet, et je le fais exclusivement avec des amies blogueuses. Je préfère les blogues de filles que les blogues de gars, en général, sans le faire exprès! Ma « cybercommunauté à moi » est plus féminine que masculine.
Pour qu’une conférence ou tout autre exercice plus formel sur le sujet m’attire, il devrait avoir une orientation plus « sciences humaines » (ex.: sociologie, médias, genre littéraire, journalisme) que technologique (ex.: euh?).
Je penche vers ton idée que si les blogueuses se réunissaient d’abord lors d’un événement organisé en fonction d’elles, par la suite, elles oseraient peut-être plus investir des lieux plus « masculins ».
Mais peut-être qu’on va moins à ce genre de rencontres parce que simplement discuter blogue amicalement entre personnes partageant les mêmes affinités nous satisfait?
Finalement, il y a certainement des choses à essayer, c’est certain.
« Pour ce qui est de HTMelle et StudioXX, je suis encore étonnée du fait que je suis à Montréal depuis 8 ans mais je n’ai encore jamais rencontré les organisatrices ou les participantes de ces projets! »
Ça c’est de ta faute. :-p
Mais sans blague, autre que Myriam (qui a justement une entrée dans la même veine) je n’ai jamais rencontré personne (à ma connaissance) de ces organisations et dieux sait que j’en fait des meetings et des rencontres dans le domaine.
Je n’ai rien contre les événements pour et par les femmes mais si vous voulez un jour pouvoir arrêter de vous sentir exclues de « nos » événements faudrait y venir une fois de temps en temps pour faire les connections et que la prochaine fois qu’on invite du monde, on soit au courant de votre existence. (Ça s’adresse aux lectrices plus qu’à Martine qui elle ne se gène pas pour nous parler ;) )
Et je trouve ça aussi sexiste de dire que ça prend du sôôcial pour attirer les femmes. De un, ça implique que vous êtes toutes pareilles à tripper sur le touchy feely et de deux ça implique que nous autres ça ne nous intéresse jamais (et que ça ne fait jamais parti des événements).
(Dernière paranthèse, j’haïs ça dire « nous autres » et « vous autres »)
J’ai écouté et beaucoup aimé l’émission d’hier à CIBL.
J’en aurais bien pris une autre heure, et je ne suis certainement pas la seule.
Bravo aux merveilleuses invitées et au « citoyen numérique en chef »! :-)
Pour ce qui en est du rapport des femmes à la technologie, l’image du marteau, que Michel Dumais a utilisé en début d’émission, m’est apparue appropriée: j’ai l’impression que les femmes se foutent beaucoup plus souvent du marteau (la technologie) que les hommes. Le plus souvent, elles veulent seulement savoir ce qu’elles vont bien pouvoir construire avec cet outil. Je pense que cela rejoint ce que voulait dire Caroline de Londres. Bien sûr, on parle ici de généralités qu’il faudrait nuancer.
Par ailleurs, j’ai apprécié que la discussion d’hier à la radio ne tourne pas en clivage hommes/femmes, ce qui m’aurait beaucoup agacée. Bref, je m’arrête parce que mon commentaire s’allonge trop, mais le sujet est fort intéressant. :-)
Patrick: Concernant HTMelle et StudioXX, c’est étonnant comme il y a de nombreux réseaux dans le domaine techno à Montréal et comme ces réseaux ne se croisent pas toujours. Le monde est pourtant si petit d’habitude!
J’ai aussi une crainte que les femmes se retrouvent cantonnées dans les sujets sociaux, littéraires ou familiaux (genre mommy blogging) concernant la technologie et les blogues. Je n’émets pas de jugement de valeur en disant ça. C’est juste que je n’aime pas limiter mes horizons. Quand j’étais à l’émission Branché et que quelqu’un suggérait de couvrir un sujet du genre « les personnes âgées et le Web » ou « les logiciels pour enfants », je regardais innocemment ailleurs (« la di da ») pour ne pas que ça tombe automatiquement sur moi parce que j’étais une fille. Ceci étant dit, je sais qu’il y a beaucoup de femmes qui arrivent aux technos en passant par le social. Pourvu qu’elles y arrivent, c’est ça qui compte. Et puis comme tu l’as dit, l’aspect social est intéressant, pour « vous autres » comme pour « nous autres ». ;-)
Je ne sais pas si tu fais référence à ce que j’ai dit, mais je voulais dire que s’il y a des discussions plus formelles à tenir sur les blogues, je n’ai pas envie de parler de comment on fait ça (technologie), mais j’aimerais discuter du blogue comme genre (littéraire?) qui évolue, qui a ses contingences et ses pouvoirs, son impact dans la société et dans les médias, les rôles qu’il joue, comment les communautés de blogueurs fonctionnent, comment on blogue dans tel pays versus dans tel autre. Je trouve que ce sont de vastes horizons, non?
Martine, quand tu parles de technologie, tu entends quoi? Je manque de connaissance et de vocabulaire dans ce domaine. J’imagine que tu parles de programmation HTML, de YouTube, etc., est-ce ça? (Je me sens un peu naïve technologiquement!)
Je me relis et je trouve mon ton presque agressif! Je voulais juste préciser les aspects que je trouve intéressants quand on parle des blogues! Et ce sont ceux qui ont été abordés lors de votre discussion d’hier avec Michel Dumais, lors de celle qui s’est tenue chez Christiane Charette et celle animée par Raymond Cloutier.
Je sais que ce n’est qu’une question de goût! Je veux juste dire que je verrais donc des discussions plus comme celles que je viens de nommer (que je qualifie de « sciences humaines ») à côté de discussions plus technologiques, ou geek — puis-je les qualifier ainsi???
Finalement, c’est quoi le consensus? :D
Étrange: on parle d’absence des femmes alors que j’ai l’impression, depuis 3 ans que mon blogue existe, de nager dans un monde de femmes, que 75% des gens qui me lisent sont des femmes…
Bien que le monde des blogues fut au départ un monde d’hommes (les premiers blogues traitaient habituellement de sujets techonologiques ou médiatiques), je crois que sa popularité croissante est principalement causée par les femmes. Elles sont en grande partie responsables de l’avènement du blogue personnel, journal et autre scrapbook créatif. Les technologies de création – la bébelle – demeurent d’intérêts masculins, mais la communication – ce que permet la bébelle – est avant tout féminine.
Mais peut-être me fourre-je…
Daniel Rondeau, non seulement vous ne vous fourre-je point mais vous avez tout bon. Tout. Êtes vous cute en plus?
Voilà pourquoi il faut faire un truc uniquement entre filles. Sinon, « on » est pas tenables.
Ah! J’aime beaucoup quand on parle des femmes… et des hommes qui se plaignent qu’elles se plaignent et finissent par vous sortir «Elles voulaient l’égalité? Ben qu’elles l’assument!» Propos qui à chaque fois me jette à terre.
Comme prof au primaire, le milieu féminin, je le connais. Avec ses bons et ses moins bons côtés. Ce n’est pas un milieu fermé aux hommes, Seigneur non! On vous y invite même. Et, contrairement aux femmes dans les milieux d’hommes, comme homme dans ce milieu de femmes, j’ai un favoritisme certain de la part de toutes.
Ceci dit, c’est vrai qu’elles se jalousent. Souvent. Mais, Brem (ben oui, le message est à votre délicate attention), c’est faux de dire que les hommes ne se jalousent pas. Bien au contraire. En gang de gars, la jalousie est présente, mais elle se présente d’une toute autre façon qu’entre femmes.
Des exemples? Mon char a plus de puissance que le tien, mon écran plat est plus large que le tien, j’ai marqué plus de but au hockey cossom que toi, je me suis tapé c’tte fille-là – pas toi!, j’ai un plus grosse graine que toi (mes excuses pour la grivoiserie!), etc. C’est de l’orgueil mal placé, de la vantardise.
Finalement, ça nous vient de notre enfance: mon père est plus fort que le tien. ;o)
(P.S.: Mon clin d’oeil n’est pas du tout pour la forme, c’est vraiment pure rigolade mon commentaire.)
prof: mon organe mal ne m’infériorise pas ;)
Les gars ne se jalousent pas de la même manière… merci de la précision. Ils ne rabaisseront pas un gars qui a un gros char, ils vont s’En acheter un plus gros.
Ceci dit, pour avoir une femme en enseignement, je trouve tellemente que ça a l’air d’un milieu compliqué avec plein de non-dits (bref, tout ce qui est féminin et tannant pour un gars). Je te plains… euh… je t’admire ;)
Je suis une fille, j’ai étudié 6 ans en informatique avec une très grande majorité de gars. J’ai toujours refusé de participer au concours « Chapeau les filles » qui vise à faire la promotion auprès des filles des domaines d’études où l’on retrouve généralement des gars. Je pense que ca marginalise encore plus la situation et le message que ca envoie c’est que « c’est tellement pas facile qu’on doit faire des concours pour vous convaincre d’y aller ».
Désenclaver le milieu de la technologie, c’est également demander aux femmes de s’y investir ;)
Martine, Il y a 7 postes ouverts au W3C en ce moment
http://www.w3.org/QA/2007/03/w3c_is_hiring.html
Et comme je l’ai dit, les candidatures féminines sont plus que bienvenue.
Karl: Je suis en total accord avec toi. Les femmes ont aussi un grand bout de chemin à faire.
Mon problème à chaque fois que j’aborde ce sujet en est un de « double personnalité ». Je m’intéresse aux « technos » d’un point de vue personnel, mais dans mon quotidien, je n’oeuvre pas professionnellement dans ce domaine depuis que je fais de la scénarisation à temps plein. Je n’ai pas eu non plus de formation technique, bien que ce soit aussi le cas de beaucoup d’hommes qui travaillent dans les technos.
Je souhaite donc une plus grande place faite aux femmes dans ce domaine, mais je ne souhaite pas nécessairement une plus grande place pour moi. Le problème, c’est que beaucoup de femmes doivent penser comme moi. Ça n’aide rien, j’en suis bien consciente.
Le seul boulot sur la liste du W3C sur lequel je pourrais faire application, c’est celui de « communications specialist ». Mais là encore, je me confinerais dans un domaine typiquement féminin: les communications. ;-)