En une seule journée sur cette belle blogosphère, j’ai eu droit aux titres de « parteuse de polémique », « enculeuse de mouches » et « déesse ». Déesse, c’était pas mal, j’avoue, mais les autres trucs, not so much, comme dirait Jon Stewart. Il y a même eu un commentaire de « pms », mais ça, j’ai pas très bien compris à quoi ça faisait référence. C’est complexe, la blogosphère. C’est parfois aussi très très petit.
Bref, y’a des journées comme ça où on se demande pourquoi on se donne la peine et où on a envie de mettre la clé dans la porte et d’oublier l’idée d’une présence/participation Web.
Pour dire vrai, ça ne m’était jamais arrivé en plus de 5 ans de publication. (Pas la controverse, l’envie de laisser tout tomber.)
Il faut bien une première à tout.
J’ai trouvé cette image que j’ai eu envie de partager avec vous. C’est une oeuvre d’un blogueur/illustrateur qui s’appelle Matthieu (et que je remercie pour son autorisation). La petite mouche décrit bien comment nous nous sommes senties, moi et ma couenne dure d’enculeuse de mouche.
Ouain. J’ai lu ça. Pas fort. Y en a qui voient des perches tendues pour l’insulte facile là où il n’y en a pas vraiment. Et je ne comprends pas comment ça a pu dégénérer ainsi, c’est tellement stupide.
Je suis complètement abasourdi par tout ce que je viens de lire ici et surtout, ailleurs. J’ai passé la journée avec un journaliste de Radio-Canada pour un topo sur l’utilisation des blogues en milieu scolaire et vraiment, je débarque de mon agrégateur… ouf… il y avait un alignement de planètes bien spécial en cette journée des longs couteaux virtuels. Mes jeunes blogueurs sont plutôt cool à côté de toute cette dérape d’adultes.
En ce moment, j’essaie de trouver les mots pour te dire de ne pas trop t’en faire, sans pousser maladroitement la poussière sous le tapis, sans banaliser, mais sans polariser non plus. Hum… Il y a beaucoup trop d’électricité dans l’air. Je ne veux pas en rajouter.
Prends-le pas personnel?
C’est la seule phrase qui me vient…
Je constate que tu as été blessée et ça, je voudrais te dire que je suis très peiné que tu aies eu à vivre ça, pour une intervention, ma foi, bien anodine de mon point de vue. Clairement, ton commentaire est tombé au mauvais moment/au mauvais endroit et ça ne t’appartient sûrement pas.
Vraiment Martine, prends-le pas personnel. C’est tout.
Le fait que tu aies encore assez d’humour pour publier ce dessin me rassure, mais clairement, ton commentaire à l’effet de se méfier du Web pour continuer les échanges n’est pas vilain…
Ce n’est peut-être qu’un mauvais épisode des «Martine Unies», l’exception qui confirme la règle ;-)
De quoi vous parlez (écrivez)???
bisbille?
J’adhère à ton raisonnement, et c’est pour cela qu’à Londres, on a fait un « LHRBlog ». Ça s’est décidé dans la joie et la bonne humeur entre deux anciennes étudiantes de linguistique qui ont bien analysé la morphologie du mot « YULBlog » pour créer un néologisme approprié à leur nouvelle ville!
Je te comprends d’être ébranlée par la tournure du débat auquel nous réfère le commentaire numéro 5 ci-haut. Les propos personnels n’y ont vraiment pas leur place quand on suit le fil de la discussion, car toi, tu fais preuve d’honnêteté intellectuelle et de rigueur dans la réflexion. Qu’est-ce que ça coûte de dire qu’on n’est pas d’accord (et d’expliquer pourquoi) plutôt que de traiter quelqu’un d’enculeur de mouche?
Finalement, une mention pour le choix d’illustration en les circonstances!
Je suis une lectrice régulière bien que plutôt silencieuse de votre carnet. Je comprends que vous soyez blessée, car les propos à votre égard auxquels il est fait référence sont acrimonieux et injustifiés puisque votre intervention initiale était tout à fait pondérée. C’est évident que l’attaque est ciblée, démesurée, et qu’il y a un gros fond de sexisme derrière tout ça.
Cela dit, ce serait désolant que vous cessiez d’écrire à cause d’un grossier personnage qui ne mesure pas le poids des mots, vous qui le mesurez si bien. Voilà . Je tenais à le dire, même si je n’ai aucun rapport dans cette histoire.
Je suis également une lectrice régulière et silencieuse de ton excellent blogue. Mario, encore une fois, m’enlève les mots du clavier. Sans banaliser, sans balayer sous le tapis, faut pas le prendre personnel. Sinon, on se mange l’intérieur pour des gens qui n’en valent pas la peine… Et puis, ça me confirme que le merveilleux monde des blogues est à l’image de notre société: tant qu’on se contente de bloguer sur des trucs dits « féminins », y’a pas de problème. Du moment qu’on joue dans la taverne des gars, le malaise s’installe. Non, je ne veux pas généraliser, mais dans la blogosphère comme ailleurs, les machos ont la vie dure! Bises à toi, Martine! Et puis, vaut mieux être une déesse, fusse-t-elle enculeuse de mouche, qu’une carpette, non? :-)
Ce que j’apprécie des blogues que je consulte régulièrement sont des billets qui traitent de sujets d’intérêt général traités de façon particulière par des gens qui savent bien écrire et qui ont une vision spéciale de ces sujets. Or, quand on ne fait pas parti du monde des bloggers, –parce qu’il faut quand même le dire, il y a « un monde de bloggers » dont tous les bloggers ne font toutefois pas parti– on s’y perd complètement quand vous tombez dans ce genre de controversse. D’abord, il nous faut faire plusieurs clics pour comprendre de quoi il s’agit ici et on s’y perd complètement dans toute cette histoire de noms. Bref, pour moi qui n’a pas de blogue et qui apprécie en lire des bons, je serais très déçue qu’une bloggeuse comme toi Martine, abandonne pour une histoire qui concerne une clique, disons-le. Beaucoup de gens vous lisent comme Hortensia qui se dit plutôt silencieuse. Continuez de nous émouvoir, nous surprendre, nous en apprendre, mais évitez de nous perdre dans ce genre de discussion qui ne concerne que les plus érudits des blogues. Et puis, « enculer des mouches » quelquefois, c’est très agréable même si l’image est horrible !
Je ne sais pas pour toi, mais moi je recule dès que je me sens attaquée. Non pas que je change d’avis, mais je n’ai que le goût de prendre mes jambes à mon cou (faut vraiment que je me remette au yoga!). J’ai fini par me tenir loin de tout site où les discussions (que je souhaite!) finissent par déraper. C’est trop facile de blesser par mots tapés sur un clavier, il y a trop de gens (je ne vise pas ici la personne concernée par cette « polémique », que je ne connais pas!) qui utilisent cette arme-là , souvent pour pallier un manque d’affirmation dans leurs propres vies (ce qui est drôle, c’est que ça peut être positif: je connais un homme très « pogné » qui a trouvé dans le courriel la seule façon de se défouler, en écrivant aux compagnies quand il achète un truc mal conçu, etc.!). Mon attitude est sans doute très féminine, encore que mon dégoût du conflit vienne de trucs qui n’ont rien à voir avec mon sexe. Bref quand ça m’arrive, je me pousse, et si je le pouvais, je me cacherais! C’est le revers de la médaille, faudra sans doute vivre avec encore longtemps, mais les tireurs de messagers, j’en ai ma claque. Se faire dire qu’on n’a pas le droit d’émettre une opinion… pas fort. Mais pas difficile à écarter, comme argument! Par contre, pour ceux qui se demandent où sont les femmes dans vos événements techno, eh bien voici une réponse (parmi d’autres sans doute): les femmes — en général — n’aiment pas ces petits jeux musclés qui fleurent la testostérone, et elles les évitent (oui je sais, en personne tout est différent, je sais! Mais si l’ambiance en ligne ressemble à un jeu de guéguerre, peut-être que vous nous envoyez un message clair, que nous recevons 5/5.)
Merci tout le monde pour ces commentaires. Quelques précisions:
@Maryse: La lecture des blogues est ouverte à tous, mais c’est normal qu’il se forme de petits groupes de discussions qui se penchent eux-mêmes sur l’univers des blogues, et qui sont plus « pointus », par nature. Y’a des discussions plus « grand public » et y’a des discussions qui le sont moins. C’est malheureusement impossible de toujours tout expliquer.
Ceci étant dit, je n’ai pas voulu mettre de liens vers cette histoire dans mon billet car je ne voulais pas accorder encore plus de poids à une « polémique » qui n’en était pas une. J’avais simplement un sentiment de tristesse à exprimer sur cet accrochage. Je préfère poursuivre la discussion face à face avec le principal intéressé. Je n’ai aucune idée si ça arrivera ou non. J’ai juste envie de passer à autre chose.
@vieuxbandit: Je n’ai pas tendance à reculer quand je me sens attaquée. Je suis même plutôt combattive de nature, c’est plus fort que moi! Mais les échanges par écrit peuvent devenir dangereux et ils restent longtemps sur le Web… Après avoir été brûlée à quelques reprises, j’essaye de m’assurer de ne jamais dire par écrit ce que je ne pourrais pas dire face à face à mon interlocuteur.
Hier soir, j’ai repensé à mon intervention à CreaCamp, suite au commentaire de MC qui disait qu’elle croyait que les femmes pouvaient s’exprimer plus librement et plus en sécurité dans un environnement où il n’y a pas d’agressivité masculine dans les échanges. J’ai immédiatement encouragé les filles présentes à prendre le risque, à aller dans les meetings où il n’y a que des hommes car elles pourraient être surprises par leur ouverture. En repensant à mon commentaire, je me suis trouvée naïve et idéaliste. J’ai vraiment la tête dure.
La bêtise, dans tout ça, c’est que la blogueuse est tout sauf une fauteuse de merde, une chercheuse de trouble, une enculeuse de mouches, une caractérielle. Au contraire. Si un/e autre blogueur/euse avait subi ces taloches, bon, ok, peut-être : il y a des personnages plus abrasifs qui « méritent » d’être esquintés, qui pratiquent le commentaire éclatant, viril, rugueux. Mais toi ? C’est absolument pas ton cas. Shit, fesser sur toi, Martine, c’est comme faire une jambette à une religieuse dans la rue (je sais que t’aimeras pas la métaphore, mais j’ai comme une panne d’images). Et ce cas-là ne fait pas exception.
Alors t’en fais pas, jeune fille. Tout ça nous rappelle que le jugement, pour certains, ça vient en option. Ça les rattrape, généralement.
Martine, je suis allée lire cette « polémique » et franchement tout est dans le ton de tes interlocuteurs, parce que ton commentaire initial ne suscitait pas une polémique et ne faisait que poser les questions qu’il faut poser quand on veut réfléchir sur un phénomène. En fait, je constate souvent dans les débats sur Internet une impatience surfaite si facile à exprimer par écrit, quand on a pas en face de soi la personne qu’on harangue. Parce que comme tu le disais et nous l’avons tous vécu à échelle différente, une conversation sur Internet peut prendre des avenues très inélégantes, où on se hérisse pour un rien, que jamais on n’oserait emprunter si la personne était devant nous. Tu fais figure d’exemple dans la blogosphère, alors ne te laisse pas chagriner par des mots irréfléchis. P.S. Si je parle de ta résistance à Facebook, c’est juste pour rigoler… ;-)
@Patrick: Ha ha! J’ai des images de la soeur volante qui me viennent en tête! Pas certaine qu’il y ait de la nonne en moi, mais ça m’a bien fait rigoler (et le sourire aujourd’hui, ça fait du bien). Merci.
@Nadia: Il faudrait que nos claviers soient tous équipés d’un mécanisme de délai qui nous forcerait à attendre et réfléchir un peu avant de voir les mots apparaître.
Elle ne doit pas être si dure que ça votre couenne si vous parlez d’abandonner pour cette histoire.
@JF Comeau: C’est ce qu’il fallait comprendre à la lecture de mon billet, en effet. Vous avez donc tout compris. Bravo.
Martine, this whole thing is outrageous. It’s sad and pathetic, and you deserve much better treatment – not because you’re a woman, but because you’ve given a great deal to the Montreal blogging community and that should be honoured and given the respect it deserves.
You know what kills me about all this? Martine is accused of “enculeuse de mouches†when all she did was express an opinion. It only became a big issue when the offended party flipped out and made a big deal out of it.
The only « fly buggering » I see here is the over-reaction to her opinion. It is the diatribe and personal attacks that are the “enculeuse de mouches.â€
bonjour
j’ai pensé que ce serait bête d’arrêter de blogger, ce serait comme arrêter la démocratie dans un pays parce qu’un groupe d’extrêmiste est contre. ben non, on ne recule pas.
En plus, si ce que tu penses écrire ou faire est bien, il n’y aucune raison pour que tu te fasses influencer par des personnes que tu ne connais pas. On donne souvent un autre sens aux mots des gens qu’on n’a jamais rencontré, et cela va dans les 2 sens.
en tout cas, je trouve que les gens prennent les blogs beaucoup trop au sérieux.
http://heri.madmedia.ca/articles/2007/05/13/why-i-am-blogging
T’as rien à te reprocher.
J’aime bien le concept de YulCat.
Dont’t sweat the small stuff (nor the small people).
Pour avoir eu mon lot d’histoires du genre, je peux très bien comprendre comment tu te sens. Les gens aiment beaucoup trop chercher des bibittes (ou des mouches, hihi), là où il n’y en a pas!
Je t’offre un câlin et je crois que tu as suffisament de support ici pour passer au travers la tête haute.