Créatrices

MC de Vu d’ici a eu l’idée d’organiser une journée de rencontre inspirée des BarCamp de ce monde. L’angle choisi? Celui de la créativité au féminin (mais il paraît que les gars sont les bienvenus aussi).

Avec pour thème principal la créativité au féminin, Creacamp est une rencontre regroupant les créatrices DIY d’ici pour que ces dernières présentent et échangent sur les projets dont elles sont à la tête.

Elles confectionnenent des vêtements à partir de matériaux recyclés, documentent sur le web le grouillement de leur communauté, créent leurs propres magazines, receuils de poésie, bijoux. Elles utilisent le web pour partager et étendre leur créativité, documenter leur processus.

L’événement se déroule avec de courtes présentations de 20 minutes qui ont pour but de faire valoir les talents, idées, et expériences de chacunes, et de promouvoir la création de liens entre les créatives d’ici.

Ça s’appelle Creacamp et c’est prévu pour samedi, le 5 mai. Si ça vous intéresse, laissez votre nom sur le blogue conçu pour coordonner la chose.

Le choc de l’art et du commerce

En naviguant sur Canoë hier, je suis tombée sur un article du Journal de Montréal qui parle d’une publicité controversée qui a été créée pour un spectacle de danse présenté à l’UQAM. On y voit le bras d’un homme, poing refermé, faire son petit phallique de chemin entre les cuisses d’une femme.

La légende sous la photo de l’affiche dit:

L’affiche coup de poing repousse les limites de la provocation.

Sous cette image « provocante », on retrouvait une publicité d’une compagnie de bière. Sur la photo créée pour la pub (qui est en rotation avec plusieurs images pour la même campagne), les fesses d’une femme nue sont à peine recouvertes par une caisse de bière qui lui sert de jupe improvisée lors d’une fête dans un chalet.

Le hasard a parfois de ces ironies qui repoussent les limites de la provocation. Heh heh…

Don’t die, you’ve got a great bum

Blork m’a fait découvrir hier soir l’excellente entrevue que George Stroumboulopoulos a fait avec June Callwood dans le cadre de l’émission The Hour à la CBC. Callwood, que je ne connaissais pas, à ma grande honte, est une pionnière canadienne dans le monde du journalisme et de l’activisme. Quelle femme et quelle attitude inspirante! De quoi jeter par terre et remettre les priorités à la bonne place. Elle a 82 ans, est en phase terminale d’un cancer et elle est très consciente qu’il s’agit de la dernière entrevue qu’elle va accorder. Stroumboulopoulos y va de questions directes sur des sujets très personnels comme l’intimité du couple à la vieillesse et l’attitude face à la mort, et l’ex journaliste lui répond du tac au tac, avec une lucidité, un humour et une énergie qui viennent vous toucher droit au coeur. Elle décrit sa relation avec l’homme qui partage sa vie depuis 63 ans et qui, au contraire d’elle, semble être en déni face à la mort imminente de sa femme. « Don’t die », qu’il lui a dit, « you’ve got a great bum ». Ça ne disait rien et ça voulait tout dire.

Il faut voir son visage quand elle répond « qu’il n’y a rien après, et que c’est la vie qui cesse, tout simplement ». Pas de faux-semblant, pas de sentimentalisme, juste une intelligence vive et une chaleur humaine sur lesquelles le temps ne semble pas avoir eu d’emprise. Si on pouvait tous vieillir comme ça…

Bref, un moment de télé puissant, une pause d’une dizaine de minutes qu’il vaut la peine de prendre dans votre journée, question de véritablement arrêter le temps.

Je suis allée fouiner du côté des archives de la CBC afin d’en apprendre un peu plus sur cette femme, et je suis tombée sur un petit bijou d’entrevue datant de 1979 qui m’a particulièrement touchée. Ça concerne son travail de ghostwriter:

If you pick up Barbara Walters’ autobiography, you’ll actually be reading the words of June Callwood. One of Canada’s best-known writers is also a ghostwriter, a person who writes autobiographies for others without public recognition. Callwood has ghosted close to 10 autobiographies for such prominent Americans as broadcaster Barbara Walters, film director Otto Preminger and Dr. Charles Mayo. When host Patrick Watson asks Callwood if it’s hard not being credited for her work, she replies: « No. I write better than that. »

Heh heh…