�a fait des semaines que tu y penses, que tu planifies. Ton attente est maintenant r�duite � 4 jours. 96 heures avant de tenir entre tes mains des cl�s dont le poids ne te sera pas familier avant quelques jours. Une �ternit� avant que tu ne puisses revoir ces murs d’un appartement que tu as bri�vement visit� il y a des semaines et dont tu arrives � peine � te rappeler les dimensions et la couleur.
Tu sais pourtant qu’il ne faut jamais se fier � la premi�re visite. P�n�trer dans un lieu qui n’est pas le sien, impr�gn� d’une odeur �trang�re. Errer dans cet espace � �valuer et d�shabiller du regard les pi�ces trop remplies par le locataire en partance. R�ver de murs blancs, lumineux, de d�nuement. Se demander: pourrais-je vivre ici? Y penser vite, trop vite. Dire oui, le coeur serr�. Dire oui � des murs que l’on ne connait pas mais qui tendront bient�t leurs oreilles indiscr�tes vers notre vie et ses bruits.
4 jours avant de pouvoir �tre rassur�e sur le potentiel d’une amiti� � long terme avec ces nouveaux murs. En attendant, imaginer le cliquetis des nouvelles cl�s qui viendront remplacer les anciennes, celles de l’appartement dans lequel tu as tant travaill�, r�nov�, aim�, esp�r� et pleur� aussi. Oublier ce labeur, cette d�ception. Se convaincre que non, on n’est pas toujours en train de repartir � z�ro. Refermer la main sur de nouvelles cl�s. Les ins�rer dans la serrure. Retenir son souffle, ouvrir toutes les fen�tres et changer l’air. Respirer. Respirer mieux. Enfin.