La tuerie au Collège Dawson a donné lieu à un cirque médiatique incroyable et souvent pénible à suivre. Pas facile, j’en conviens, de trouver le bon ton, la bonne dose et la bonne manière de raconter quand on a l’impression que le public en demande toujours plus et quand la concurrence est forte entre les réseaux. Si j’en comprends bien cet article, ce serait le Journal de Montréal qui aurait appris à la mère de Kimveer Gill que son fils était le suspect, avant que les policiers ne se rendent à sa maison. Scoop incroyable. Bravo. Même Le Devoir a publié l’adresse entière de la maison des parents du tueur. En quoi cette information est-elle essentielle au public? Et tous les journaux nous rapportent combien les parents de Gill sont harcelés par les médias!
Je croyais avoir lu le pire exemple de mauvais goût dans cet article de La Presse qui se conclut par la phrase suivante:
Anastasia De Sousa commençait son premier trimestre en sciences humaines, profil commerce international. La trace rose que la jeune femme a laissée dans toutes ses autres écoles a virée au rouge sang à Dawson, mercredi. »
Mais je n’avais rien vu. Je suis tombée sur bien pire aujourd’hui dans le Globe and Mail. Vila de Metroblogging Montreal pointe ce matin vers un article de Jan Wong qui réussit à blâmer les évènement à Dawson sur la loi 101 et les « pures laines ».
« A lot of people are saying: Why does this always happen in Quebec? » says Jay Bryan, a business columnist for the Montreal Gazette, the city’s only English-language daily. « Three doesn’t mean anything. But three out of three in Quebec means something. »
What many outsiders don’t realize is how alienating the decades-long linguistic struggle has been in the once-cosmopolitan city. It hasn’t just taken a toll on long-time anglophones, it’s affected immigrants, too. To be sure, the shootings in all three cases were carried out by mentally disturbed individuals. But what is also true is that in all three cases, the perpetrator was not pure laine, the argot for a « pure » francophone. Elsewhere, to talk of racial « purity » is repugnant. Not in Quebec. […]
It isn’t known when Mr. Gill’s family arrived in Canada. But he attended English elementary and high schools in Montreal. That means he wasn’t a first-generation Canadian. Under the restrictions of Bill 101, the province’s infamous language law, that means at least one of his parents must have been educated in English elementary or high schools in Canada.To be sure, Mr. Lepine hated women, Mr. Fabrikant hated his engineering colleagues and Mr. Gill hated everyone. But all of them had been marginalized, in a society that valued pure laine. »
La chroniqueuse lance de telles affirmations sans pousser sa réflexion et son argumentation plus loin. Son texte continue comme si de rien n’était, en racontant les évènements selon le point de vue de plusieurs personnes à l’intérieur du collège ce jour là en lançant elle-même quelques commentaires qui pourraient être vus comme racistes.
Comment les rédacteurs en chef peuvent-ils laisser passer des choses pareilles? Trop pressés? Trop contents de provoquer?
Je suis sans voix devan cet article. Franchement… Et �a ne tient tellement pas debout puisqu’il a attaqu� un coll�ge anglophone, et n’a pas d�termin� qui �tait francophone l�-dedans.
Wow.. bravo (ironique) d’accoler � cet affreux �v�nement un d�bat qui n’a pas raison de l’�tre.
I read that article and was completely appalled by it. It’s interesting that if you read the comments on the Globe and Mail website, most readers also found Jan Wong’s analysis repugnant.
Mme Won est compl�tement m�lang�e: il y a eu des fusillades au Canada anglais et L�pine �tait un pure laine. Et surtout sa corr�lation entre la trag�die de Dawson et les politiques linguistiques qu�b�coises est compl�tement maboule.
Sa motivation premi�re selon moi est de provoquer. Il y a bcp de pression sur les journalistes pour trouver une histoire ou un angle qui va attirer l’attention et faire r�agir les lecteurs. Alors ils poussent les interpr�tations des faits au max.
Elle a probablement aussi un fond de haine envers les Qu�b�cois pour �crire des choses comme �a. Elle a aussi un gros fond de m�chancet� pour faire des insinuations racistes comme �a � partir d’une trag�die aussi triste. Je ne parierais pas sur sa sant� mentale ni sur la long�vit� de sa carri�re journalistique!
Je crois qu’il y a une erreur dans son nom de famille, c’est plut�t Mme Wrong. Au bureau ses coll�ges l’appellent s�rement the Bitch.
Quelle tarte!
Reject the koolaid: I was also somewhat relieved to see that most of the commenters on the Globe and Mail thought Wong was out of line.
Andred: Jan Wong a d�j� une longue carri�re, comme en t�moigne cette section de Wikipedia:
http://en.wikipedia.org/wiki/Jan_Wong
On m’a dit qu’elle est tr�s controvers�e au Canada anglais.
Elle a raison en partie sur les origines de Marc L�pine:
http://en.wikipedia.org/wiki/Marc_L%C3%A9pine
Quiconque conna�t Montr�al sait parfaitement qu’un immigrant anglophone � Dawson ne se sent pas ali�n�
J’ai fait un follow-up de ton article, martine:
http://www.martinbreton.com/2006/09/17/blame-it-on-the-rain/
;-)
Faut bien en rire…
70% des etudiants de Dawson sont juifs et anglophones..A retenir
ndred said: »Mme Won est compl�tement m�lang�e: il y a eu des fusillades au Canada anglais et L�pine �tait un pure laine. Et surtout sa corr�lation entre la trag�die de Dawson et les politiques linguistiques qu�b�coises est compl�tement maboule. »
au canada il y a eu 4 evenements du genre..Se sont tous passes a Montreal.Pourquoi?
Jan Wong got off to a good start as a journalist with her book « Red China Blues, » but it’s been downhill ever since. How she can make such leaps of logic, and how she can keep a straight face while spewing uninformed conjecture like this, is a mystery to me.
My brother (a Vietnam War baby) returned home to Montreal as a very angry young man, like a cultural refugee for the second time in his life. Here « hors Qu�bec » where Jan Wong seems to suggest that Anglophone immigrants easily adjust to Canadian society, my brother was commonly called a « Nip », a « Gook », a « Viet Cong », a « Chink » and even a « Nigger ». When he began seeking employment as a young teen, he was repeatedly rejected because people believed him to be Native. Sometimes it seems he experienced every facet of racism « harmonious » Canada has to offer. He’s now raising his family in Montreal, and his children are as typically Francophone Qu�b�cois as he is. I’d hate to think what his life would have been like, had he not found (or rather, re-claimed) the multicultural society of inclusion we grew up with in Montreal.
This myth of « pure laine » Qu�b�cois racism has to stop. I sometimes fear that it’s become the lie some hope to repeat, until it’s eventually taken for truth.
Lagac� fait une tr�s bonne critique de l’article de Wrong dans son plus r�cent billet �:
http://pat.blogue.canoe.com/
Dommage que son blogue soit encore ferm� aux commentaires pcq on en aurait lu des vertes et des pas m�res sur la « biche » du Globe.
Martine, merci du lien sur L�pine. Tu as raison sur ses origines. Par contre, le lien sur Mme Won tombe sur pas grand chose… ce qu’elle est finalement.
Trop press�s? Trop contents de provoquer? Peut-�tre tout simplement convaincus et d’accord avec la madame?
Bravo pour ce billet … je suis moi aussi rest�e sans voix quand j’ai su que c’�tait le Journal de Montr�al qui avait appris la mort de leur gar�on aux parents de Gill.
Quant � Wong (et en y ajoutant Kay r�cemment), il y a vraiment de quoi s’indigner en tant que « pures laines » lorsqu’on lit des raisonnements aussi simplistes.
Mais le probl�me n’est pas tant que des journalistes puissent �crire de pareilles insignifiances mais plut�t que leurs sup�rieurs en cautionnent la publication …
Ces maudits Canadians ne manquent jamais une occasion de faire leurs p’tits commentaires baveux (et racistes, � la limite) sur le Qu�bec! J’ai h�te qu’une fusillade arrive dans une �cole d’Ottawa, de Toronto ou de Calgary (ou m�me � McGill, dans le ghetto « pure laine » rhod�sien), on va voir qu’est-ce qui en sera la cause!
Je me demande pourquoi il n’y a pas de recours collectif contre ces journaux.
Non, ce n’est pas un droit d’�crire n’importe quoi sur les qu�b�cois pour faire vendre des journaux.
Fr�re chasseur: Je dois s�rement mal vous lire: vous n’avez s�rement pas vraiment « h�te » qu’il y ait une fusillade ailleurs. Personne dans un �tat d’esprit sain peut avoir h�te � une telle chose.
Et je vous ferai remarquer que la grande majorit� des commentaires laiss�s par les Canadians anglais sur le site du Globe and Mail sont tr�s n�gatifs vis � vis l’article de Wong.
Faut quand m�me pas se venger de la b�tise en racontant soi-m�me des b�tises qui d�passent le fond de notre pens�e, m�me sur le coup de la col�re, non?
Autre article sur le m�me sujet par Michel Auger sur Cyberpresse au:
http://www.cyberpresse.ca/article/20060918/CPBLOGUES07/60918072
Je viens de lire l’article de Auger.
(tr�s int�ressant sur Marc ‘largu� dans l’espace’ Garneau.
Ma position est surement entre les 2: Wrong et Auger.
Moi je pense qu’il y a effectivement qq chose de plus difficile pour les immigrants au Qc. Il y a la double int�gration (en Francais et en Anglais, dans les 2 cultures), a moins de ne vouloir s’int�grer dans la minorit� anglophone (je ne pense pas que ca soit r�aliste a Montr�al de s’int�grer seulement en francais. On parle disons d’allophones au d�part). C’est franchement pas �vident et un peu schizophr�nique non? Surtout pour du monde qui arrive d’une culture non occidentale.
M�me si les propos de Mme Wong sont surtout motiv�s je dirais par du Qc Bashing, je pense qu’il y a qq chose qui ne va pas super bien au niveau de l’int�gration. Au Qc, et ailleurs je pense. P-e plus au Qc a cause de la double int�gration.
On fait venir des gens. On les int�gre « �conomiquement » la plupart du temps. Mais ca s’arr�te la. Je trouve qu’on ne vit pas bcp avec. On dirait qu’on prend pour acquis que la deuxi�me g�n�ration va s’int�grer a la canadienne et rentrer dans le moule. Ce qui a probablement march� dans le pass�, mais plus maintenant.
P-e que les immigrants sont trop nombreux? (pour l’effort d’int�gration qu’on est pr�t a mettre en tant qu’int�grant). Car l’int�gration, on l’oublie souvent, ca se fait a 2.
Est-ce qu’en tant que soci�t�, on est plus individualiste, et on cherche moins a faire les liens avec les autres groupes?
Est-ce que les ghettos ont toujours �xist�? Est-ce que le volume d’immigrants a toujours �t� identique? Je dirais que oui. P-e que l’origine a chang� �norm�ment. Int�grer des Irlandais ne demandaient pas les m�mes efforts des 2 cot�s que des Pakistanais par exemple.
Quand je vois les �coles dans Cotes-Des-Neiges, je me fais tout le temps la m�me r�flexion: il n’y a aucun Qu�b�cois dans les classes ou presque. Les quelques ‘blancs’ seront Roumains. (je mets de cot� l’aspect cumul des difficult�s scolaires dans un petit groupe au niveau de l’enseignement et les cons�quences sur toutes la classe: parents allophones, etc.)
C’est quoi la culture de r�f�rence dans ce temps la? Yen a une?
J’ai l’impression qu’il y a un abandon des Qu�b�cois. Et je le dis, c’est surement la m�me chose a Vancouver ou Toronto jusqu’a un certain point. Les ‘de souches’ mettent leurs enfants dans des �coles ou des quartiers privil�gi�s. On concentre les difficult�s dans des secteurs. Des ghettos multi-ethnique. C’est quasiment impossible d’avoir des individus normalement int�gr�s (au monde professionnel/scolaire) dans des conditions la. Est-ce que ce ne sont pas dans le meilleur des cas des usines a citoyens de 2nde classe?
J’ai l’impression que naitre ou vivre dans ces conditions la, se sentir comme inf�rieur ou diff�remt peut facilement aider a l’alienation d’un ado.
Voila ma r�flexion. C’est un sujet complexe.
PS: j’�cris en Francais pour la qualit� des nuances et la longueur du texte, moins �vident en Anglais. J’esp�re que les Anglos comprendront. La discussion est vraiment capitale dans les 2 langues.
Bon article Martine,
Pour ma part le fond de cette histoire est la facilit� que des d�tenteurs du pouvoir de transmettre des informations � grandes �chelles (m�dias) puissent se permettre en toute impunit� de raconter des choses comme ca. Il me semble qu’il existe quelques lois proscrivant les propos haineux. Est-ce des propos haineux…
Mais il reste que certains maillons du syst�me ont laiss� passer ca. Le vrai danger r�side l� � mon avis.
P.S La photo n’a vraiment pas d’affaire l�…est-ce que quelqu’un peut m’expliquer pourquoi ? Si elle est dans mon profil elle suit mes commentaires….
Regor: Oui, si la photo est dans votre profil, elle suit en effet vos commentaires. Je ne sais pas s’il y a une mani�re de faire autrement…
Je n’en revenais pas non plus de lire l’adresse compl�te des parents du tueur en premi�re page du Devoir. � quoi �a sert, sinon � inciter aux d�rapages?
la journaliste qui a �crit cet article est une malade, il suffit de lui dire que parmi les �leves du coll�ge Dawson on trouev beaucoup des �leves issus de minorit�s culturelles.
C’est une madame frustr�e.
khadija
La SSJB ( http://www.newswire.ca/en/releases/archive/September2006/18/c6971.html ) rappelle qu’il y a eu 8 occurences ou tentatives de meurtres en s�rie dans des �coles, dont trois seulement advenues au Qu�bec.
Comment r�agirait le Globe & Mail si un journal qu�becois insinuait �ce qui serait quand m�me la stricte v�rit� que la QUASI-TOTALITE (sauf l’exception Marc L�pine) des actes similaires arriv�s au Canada ont �t� commis par des membres de la communaut� anglophone?
Parce que on pourrait pousser encore plus loin, affirmer qu’il y a une dimension pathologique meurtri�re sp�cifique � la culture anglo-nord-am�ricaine, Colombine et tout �a, et se f�liciter que les maudits pure laine en soient bienheureusement pr�serv�s!
(Je dis pas qu’il faut le faire, c’est juste pour donner un exemple. Y’a pas de raison que seule Mrs Wong jouisse du plaisir de provoquer.)
Je les trouve bien gentils et mesur�s en comparaison les faiseurs d’opinion qu�becois. Parfois trop, peut-�tre.
Sur Jan Wong:
http://www.warrenkinsella.com/words_articles_et.htm
Extrait:
« On her past: In 1972, while enrolled in special studies at Peking University – though the daughter of a wealthy Montreal businessman, she travelled to China to lend her support to the Maoist regime – Ms. Wong turned in a young Chinese student who had had the temerity to asked what life was like in the West. The student disappeared. Ms.. Wong later confessed that she was merely naive for doing what she did.
On her approach to writing: In March 2001, Ms. Wong – having renounced the repressive Chinese regime of which she had previously been a part – encountered another group of students, this time at The Varsity at the University of Toronto. There, she advised the aspiring journalists to try and come across as sympathetic, nice and non-threatening. She went on: When they relax, thats when their guard is down. Its a trick, but its legitDont worry about consequences.
On the criticism that she is cruel: In the Summer 2001 edition of the McGill News – which university she attended, before moving to China to volunteer for a dictatorship – Ms. Wong declared: If people say Im jealous or Im catty, I dont care. Thats my line, my motto: I dont care.
Knowing these things and a few more – she is, for example, extraordinarily pompous, claiming in March 2000 speech that she speaks for the powerless… »
Autre extrait:
» The best way to sum up how we feel is to quote the letter my books editor sent to the Globe and Mail. Its also the best way to end. Here it is:
To the editor:
Yes, Warren Kinsella is used to being fair game, and to giving as good as he gets. But there are lines most reporters don’t cross, and Jan Wong crossed one when she implied that Mr. Kinsella might use the near drowning of his young son as a means to sell books. Mr. Kinsella’s mistake was to treat Ms. Wong as though she was a human being for a moment. No one should make that mistake.
Sincerely,
Anne Collins
Publisher
Random House Canada »
Ca explique pas tout mais ca �claire.
Grand merci Anonyme, je n’avais pas eu id�e de �a mais tu m’as sugg�r� d’aller googler sur Dame Wong, voil� ce qu’on trouve sur Amazon:
« Wong is a Canadian ethnic Chinese who, in 1972, at the height of the cultural revolution, was one of the first undergraduate foreigners permitted to study at Beijing University. Filled with youthful enthusiasms for Mao’s revolution, she was an oddity: a Westerner who embraced Maoism, appeared to be Chinese and wished to be treated as one.«
Corrigez-moi si je fais erreur mais je crois comprendre que Mrs Wong « a embrass� la cause f�d�rale et souhaiterait �tre trait�e comme une pure Anglo. »
On ne peut rien faire avec du monde comme �a.