À l’automne 1998, j’ai fait un reportage à l’émission Branché sur le livre électronique. L’appareil que j’avais reçu à des fins de tests était lourd et ses possibilités étaient limitées. (C’était le Softbook, un produit disparu, je crois.) Nous croyions tout de même à l’époque que les livres électroniques allaient faire leur arrivée d’ici deux ou trois ans.
Nous voilà presque dix ans plus tard, et les livres numériques ne font pas encore partie de notre quotidien. Oui, il y a les ordinateurs portables, oui, on peut lire sur son Palm ou son iPhone, mais qui se tape véritablement un ouvrage au complet là -dessus?
Un éditeur européen* a produit un court-métrage très bien fait qui explore les avenues que pourrait emprunter l’édition numérique. Les exemples démontrés sont tous déjà possibles, du point de vue technique, mais on est encore loin d’une intégration aussi… parfaite! Le petit carnet/livre imaginé par les créateurs du film fait drôlement rêver, et écrire un roman a tellement l’air facile! Je veux cet appareil maintenant!
*Merci à Clément de m’avoir signalé l’existence de cette vidéo, dont il a participé à la création.
Apple vont nous faire ça ;)
Je m’ennuie définitivement de Branché. C’est vrai qu’on espérait beaucoup des livres électroniques au tournant du siècle. En 1999, on disait avoir mis au point une encre électronique qui permettait d’avoir sur du papier souple, un texte qui change.
Malheureusement, rien ne s’est concrétisé. Mais tant qu’on est dans les projets jamais concrétisés, il y avait au début des années 90 le projet pilote UBI au Saguenay qui était un prototype d’Internet où on pourrait par exemple commander des films ou des jeux via son téléviseur.
Les Virtual Reality (notamment avec le langage VRML) n’ont jamais pris vraiment d’ampleur. Second Life est bien sûr présent, mais c’est marginal et un peu sans intérêt parce que ce n’est vraiment pas très joli et pas très fonctionnel.
En sociologie des technologies, on dit que pour qu’une technologie soit adoptée, il doit y avoir un dialogue constant entre les utilisateurs et les créateurs, de telle sorte qu’une technologie étrangère ne brise pas un fonctionnement auquel les utilisateurs sont habitués. Le VoIP n’a jamais vraiment été « mainstream » tandis que la téléphonie de Vidéotron, tout aussi technologiquement avancée et moderne, a été adoptée en masse, avec pour seule différence le mode d’utilisation.
N’oublions pas qu’en 1998, on en était encore aux balbutiements de l’intégration dans la population globale du Web, la vitesse de connection et les possibilités de stockage étaient encore limitées. Je me souviens d’avoir couvert, avec mon équipe d’alors, le INet 96 à Montréal et on ne se rendait pas compte combien nous étions une race à part.
Ce qui bouleverse tout en ce moment, c’est la vitesse de connectivité universelle qui va maintenant permettre tous les contenus en demande. On a même la possibilité de se connecter en fibre optique domestique!
Pour ce qui est du livre, on est loin du SoftBook. Le E-Ink est maintenant intégré dans des produits mainstream. Le LIBRIé de Sony était le premier mais ça bouge à la vitesse grand V. Maintenant, l’interface tactile arrive elle aussi et bouleverse l’expérience usager. Microsoft va lancer Surface cet automne et j’ai assisté à plusieurs présentations de produits de cet ordre. Le IPhone est le premier à l’intégrer dans un produit mass market.
Je travaille d’ailleurs avec des partenaires internationaux sur un modèle convergent intégrant les contenus de tous les niveaux en distribution. Je peux te dire que les éditeurs rêvent du livre électronique qui permettrait de publier même des auteurs qui tirent à 300 copies et de garder en catalogue perpétuel les livres qu’on pilonne maintenant. Cependant, ceux qui tirent la charette vers l’arrière, ce sont les distributeurs, les messageries et les imprimeurs qui, au Royaume-Uni entre autres, se sont associés pour défendre leur créneau… Mais on y arrive et la révolution passe par là … En plus, les droits d’auteurs seront payés directement et instantanément aux ayants-droits, le modèle se développe dans les sociétés de perception… ce n’est plus un rêve, un an ou deux au plus…
Moi aussi, je m’ennuie de Branché…
Je me rappelle aussi avoir rêvé du Softbook et d’avoir fait une chronique à CKIA ou CKRL sur le sujet. Je m’imaginais que tous les lecteurs assidus auraient le gadget en peu de temps… Ça change vite, mais le livre en papier me plait autant.
Un des gros problèmes du domaine et pourquoi il se développe si lentement sont les brevets. Il y a une quantité de brevets sur la technologie et d’un autre les droits de copie.
Moi aussi je rêve d’un appareil qui soit flexible.
Malheureusement nombre de solutions proposées ne sont pas acceptables. Système vérouillé, prix exhorbitif, autonomie pauvre, fragile (sur la plage sous le soleil… cough cough, sous la pluie… hmm hmm), livre s’autodétruisant après 2 semaines, etc.
Le plus abouti que j’ai vu mais trop cher est le iRex iLiad ER-100.
tu peux voir http://en.wikipedia.org/wiki/E-book_device
A rajouter une revue avec des points positifs et négatifs.
http://egofood.blogspot.com/2007/05/irex-iliad-reader-review.html
Pour ma part je n’ai jamais accroché au Softbook et meme s’il était devenu populaire, je ne crois pas que j’aurais fait parti des gens qui s’en émerveillerais.
J’aime les livres, j’aime le contact du papier, l’odeur, etc. Par exemple, posséder 38 livres en un seul support électronique est une idée ridicule pour moi.
Bref, je suppose qu’il y en a d’autres comme moi puisque l’idée n’a pas levé.
@LeCelibataire: débat futile. Je suis un amoureux du livre, vraiment un amoureux et mes amis proches le savent. J’ai un rapport sensuel au livre, à son parfum, son toucher, etc.
Cela ne m’empêche en rien de voir les immenses possibilités des livres électroniques dans leur utilisation. Un exemple simple de scénario. Je lis un livre, je trouve cette page magnifique, j’aimerai pouvoir envoyer le contenu à une amie avec la référence de la source par courrier électronique ou encore l’utiliser sur un carnet Web pour la commenter.
Ne pas oublier qu’un livre électronique n’a rien d’un livre mais tout d’une bibliothèque, ce qui est différent.
J’aime écrire sur papier. Je le fais, mais j’écris aussi dans cette boite ici sur le Web. L’un n’exclue pas l’autre.